Introduction au Gwo Ka


 

 

L'histoire du Ka est à la fois douloureuse et pleine d'espoir, car elle repose sur la souffrance et la lutte, mais aussi sur la quête de liberté et la fête pendant les heures sombres de l’esclavage au 17eme siècle en Guadeloupe.

 

Le Gwoka c’est le terme qui désigne à la fois la musique, le chant et la danse qui se pratique sur les rythmes (7 familles de rythmes) que le tanbouyé (joueur de tambour) fait sortir de son instrument : le tambour KA.

Le Gwoka  est né des états d’âme d’un peuple, de ses joies, de ses peurs et c’est pour cela qu’il existe tant de rythmes différents. Chaque rythme de base est porteur de sentiments !

Lent, rapide, langoureux, frénétique, festif, charmeur, envoutant chaque rythme accompagnait l’esclave dans sa vie.

 

Le KALADJA est un rythme qui peut  se jouer de façon lente ou rapide. Lorsque le KALADJA est joué rapidement il fait penser au TUMBLAK. Il peut donc évoquer tout aussi bien la souffrance que la joie. Ce rythme serait originaire du Congo. D’ailleurs les rythmes Gwoka sont issus d’un brassage de cultures indo caribéennes africaines.

L’orsqu’il est dansé, il fait ressortir une certaine sensualité chez la danseuse qui fait de petits pas pour donner une large amplitude à la robe madras qui lui donne tant d’éclats.

 

Le TUMBLAK est vif ; rapide il devient « chiré » et alors danseurs, tambouyé, chanteurs accélèrent la cadence au maximum. C’est le rythme de la fête mais il fait aussi référence à l’érotisme avec des mouvements sensuels voir sexuels chorégraphiés.

 

Le GRAJ pour stimuler le travail dans les champs de canne et de manioc. C’est un rythme qui est lié au travail et au labeur. Les chansons qui y sont liées sont tristes exprimant peine et souffrance. La danse qui en découle est donc lente et très expressive.

 

Le LEWOZ, est un rythme de référence du Gwoka. Il est considéré comme un rythme de combat.

Il a donné son nom au rassemblement festif du samedi soir (jour de la paye) pendant lequel chacun fait apprécier son talent… les tambouyé, les danseurs et danseuses, les chanteurs font vibrer leurs organes et instruments jusqu’au petit matin.  Concurrencé par les soirées festives, le LEWOZ à été déplacé ensuite au vendredi soir.

 

Le PADJANBEL, GRANJANBEL, ces termes ne désignent pas le même rythme. Vous vous dites tiens, tiens, tiens c’est peut être donc de l'un de ces rythmes qu’est tiré une partie du nom de l’Association ?

Ce rythme est le plus noble de tous car il exprimait l’idée de l’élévation de son être au-delà du statut d’esclave. Ce sont des rythmes qui propulsent pour se surpasser, et se rassembler pour lutter.

 

Le MENNDE est le rythme de la fête, celle qui laisse exploser les pensées les plus libertines, sexuelles, contraires aux bonnes mœurs. De ce fait c’est un rythme joué aux abords des lieux de vie nocturne.

Ce rythme serait à la base du ZOUK.

 

 

Le WOULE accompagnait la construction des routes en pavés de pierre. Les ouvriers concassaient les pierres à l’aide de leurs masses au rythme du WOULE. On le retrouve aussi dans les champs pendant les récoltes ou les 'coups de mains - koudmen', c’est un rythme du travail.

 

Le GRANJANBEL a une rythmique différente.

     

Le Gwo ka se joue avec 2 types de tambours :

     Le Boula qui est le plus gros avec un son grave, c’est celui qui soutient le rythme. Le Boula joue les sons de base et son nom s’apparente au m’bula (noms de certains tambours bantous).

C’est un tambour fabriqué à base de peau de cabri mâle.

     Le Makè qui a un son plus aigu.

Le Makè joue les solos et les improvisations durant le lewoz. Celui qui joue le rôle du Maké doit jongler avec les rythmes. Ce tambour est fabriqué à base de peau de cabri femelle.

 

Une formation complète se compose donc des 2 types de tambours, du chanteur soliste, des répondè (répondeurs) qui chantent les refrains, de chacha. Le chanteur peut etre un boulagel, qui émet des sons avec la bouche. Le boulagel avait remplacé le tambour lorsque les maitres l’avait interdit aux esclaves.

 

Parmi les chanteurs les plus connus : Robert LOYSON, Germain CALIXTE (Chaben), Napoléon MAGLOIRE (Napo), Guy Conquet, Ti Celeste, Ktristèn AIGLE, René PERRIN, Esnard BOISDUR, Sylvanie MOLA (Aksidan) .

Parmi les tambouyés les plus connus : Carnot, Vélo, Maugrand, Antoine SOPTA, Kristèn AIGLE, Henri DELOS, Artheme BOISBAN, Yves THÔLE .

 

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