Notre enseignement


Professeur / Chorégraphe / Directrice artistique
Sylvie SAGALIAPIDINE - Professeur/Chorégraphe - Directrice artistique

Le GWOKA se danse, se joue, se chante avec les tripes, mon enseignement ne pouvait donc qu’être axé sur une méthodologie qui consiste à amener chacun à trouver cette petite flamme intérieure qui ne demande qu’à sortir et grandir.

 

J’initie à l’histoire, aux pas de base et aux variations du Gwoka qui est Musique, qui est Danse et qui est Chant traditionnels de la Guadeloupe. Trois en un ! C’est une des richesses hors du commun qui pendant longtemps fut obligée de  rester sous ‘braise et fouet’.

Le développement du ‘MOI’ dans ce domaine culturel et artistique, ne représente que 33% des capacités d’expression des élèves. Lorsqu’on pose des sentiments sur les fondements des familles de rythmes Gwoka, on atteint 66% de ses capacités.

Pour avoisiner les 100%, il faut arriver à faire qu’un avec le tanbouyé (joueur de Gwoka) dit makè qui retranscrit en musique l’expression corporelle du danseur, tout en se laissant bercer par les boulariens (musiciens assis de part et d’autre du makè) qui  eux tiennent la cadence…..

 

 

Même si nous sommes à l’époque du multimédia, la transmission orale est omniprésente dans mon enseignement. Elle se fait en français mais aussi en créole Guadeloupéen.

Pour cela les participants sont amenés à appliquer les règles de bonne pratique en puisant dans leur parcours de vie et à orienter leur raisonnement en utilisant leur vécu.

Trop nombreux sont ceux qui considèrent le Gwoka comme une discipline exclusivement physique et oublient de lâcher prise "lagé gidon". De même, nombreux sont ceux qui à tort considèrent le Gwoka comme du folklore et oublient  la rigueur nécessaire pour arriver à un certain niveau de pratique.

 

Le but n’est pas de singer à la perfection le professeur, ceci est bien pour chorégraphier mais en aucun cas suffisant pour ressentir et pratiquer à bon escient cette discipline.

Tout comme l’esclave qui prenait part à la Wonn a Léwoz pour exprimer son affect du moment, chaque élève est amené à faire jaillir son « moi » intérieur. C’est pour cela que pour une même expression il y a une multitude de postures.

 

La condition sine qua non pour évoluer au sein du Gwoka sans infraction est d’avoir quelque égard pour lui, pour ce qu'il représente.

Je compare souvent l’attitude à adopter à celle que l’on a lorsqu’on pratique les arts martiaux. Règles, discipline et respect sont les maîtres mots. Tout comme on ne pratique pas sur un tatami sans avoir une ceinture à la couleur de son niveau qui attache son kimono et les pieds nus, on ne pratique pas le Gwoka sans avoir une tenue adaptée.

 

 

J’aime aller chercher le repositionnement du Makè. C’est cet instant pendant lequel  il a une petite mimique avant de replacer de quelques millimètres son instrument entre ses jambes comme si cette infime distance l’empêchait de retranscrire exactement mon expression corporelle. Pour moi ceci marque le début de notre complicité (konpèraj).